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Instinct

Murakumo

Une course poursuite à plus de 900 km/h

mardi 3 septembre 2002, par Areyos Alektor

Votre mission, si vous l’acceptez, sera de protéger la ville de Oliver Port. Pour ce faire, vous serez équipé d’une armure de combat de type mechanoïde.

Il aurait pu s’appeler Armored Core Gaiden, mais les robots ne peuvent pas passer par la case tuning et la vitesse est ici l’élément clé du jeu. Une distinction qui a toute son importance, en effet le jeu se détache du lot des productions de From Software. Je préfère le dire clairement, car beaucoup ont dû lever les bras au ciel en disant : encore une daube ! Un shoot endiablé par une 3D de très grande qualité et une vitesse envoyant la séquence finale de l’étoile noire au rang d’une balade en trottinette.

L’histoire :

Dans le courant 20XX, "Oliver Port" la ville idéale expérimentale créée pour le projet SPS, a réussi un exploit sans précédent dans la révolution de l’énergie. Ce qui a créé une prospérité extrême.

Mais le changement rapide apporte toujours des contraintes....

La machine équipée pour être autonome appelée "A.R.K." qui avait été développée par la Lugnal Company a commencé à avoir des défauts de fonctionnement un peu partout dans le monde. Naturellement cela s’est produit dans les villes extrêmement prospères comme Oliver Port.

Les A.R.K. ont été généralement acceptés à travers le monde en raison de leurs excellentes caractéristiques et performances. Etant donné que seuls les A.R.K. pourraient contrôler les ennuis provoqués par les A.R.K., une équipe spéciale "MURAKUMO" a été organisée pour régler cette affaire.

Pourquoi les A.R.K. ont-ils des disfonctionnements ? Pourquoi l’équipe "MURAKUMO" a-t-elle pu être organisée en si peu de temps après l’accident à Oliver Port ?

Quelles sont les probabilités pour qu’un lourd secret soit lié à ces incidents ?

A.R.K. :

TABLEAU

A prononcer "ark" (Artificial Reflexive Kineticoid), il porte une sonde pour capturer les réactions humaines telles que le regard et la fatigue. Grâce à cela, il offre un contrôle intuitif et naturel. A.R.K. est une machine équipée pour aider les humains avec son I.A. C’est un robot de forme humanoïde de manière à ce qu’un pilote puisse le commander de façon instinctive. Il a été développé pour supporter les opérations délicates et les radiations dans l’espace. Récemment le système de contrôle automatique a progressé par le biais de l’I.A., et les A.R.K sans pilote sont employés plus souvent.

Il y a 5 A.R.K. disponibles au début du jeu, avec chacun leur pilote et leurs caractéristiques bien spécifiques. Il faut donc faire le bon choix, et pour cela il est nécessaire de bien cerner ce qui les différencie. Leurs capacités respectives déterminent avant tout leur forme, nettement différente d’un modèle à l’autre, auquel se joint l’arme principale plutôt conventionnelle et l’arme secondaire possédant une grande puissance, la mobilité, l’énergie et la résistance. Il y a plusieurs types d’armes, celles utilisant des cartouches explosives, celles utilisant un laser et les autres des balles. Les possibilités des A.R.K. sont liées aux armes puisque cela influera sur leur conception. Un sixième A.R.K. est déblocable en finissant le mode scénario, il s’agit du LX-30. Vous pourrez accéder au choix de l’A.R.K. à chaque mission mais aussi quand vous ne la réussissez pas histoire d’en changer. Pour chacun des robots est indiqué son état après mission mais aussi ses caractéristiques.

Les missions :

A chaque tableau correspond une mission, et pour la plupart, elles consisteront à détruire un ennemi. Les missions doivent être remplies dans une limite de temps qui ne vous est pas indiquée, et sont au nombre de 17. Le scénario évoluera de façon linéaire, vous n’aurez donc aucune interaction en ce qui le concerne. A chacune de ses étapes (découpée en fonction des missions) vous serez noté suivant vos prestations. Cette notation est importante puisqu’à la fin du scénario vous débloquerez le mode libre (possibilité de refaire les missions comme vous voulez) mais surtout le mode expert si vous vous êtes assez bien débrouillé (au moins la classe A à chaque mission). Le mode expert apporte 10 nouvelles missions plus difficiles que celles du mode scénario tout en restant dans le même genre, et le choix de l’ordre est en fonction de vos envies.

L’objectif vous est indiqué pendant les cinématiques, mais aussi par le biais de visioconférences en cours de jeu (un petit écran apparaît dans l’HUD de l’A.R.K), et parfois par le même biais, les membres de l’équipes communiqueront.

Pendant les missions, vous êtes totalement libres de vos mouvements, vous n’êtes donc pas obligés de suivre un chemin particulier. C’est d’autant plus utile dans les parties se situant en ville et d’autres dont je ne vous révèlerai rien ^_^

En plus de la notation, vous sera indiqué le temps total de jeu ainsi que le nombre de missions effectuées (ratées et réussies sans distinction). Le fait d’avancer dans les missions débloquera des rapports d’informations (évènements, données etc...).

De l’action à l’état pur :

L’action se passe en l’air, comprenez par là que vous ne toucherez jamais le sol. Par contre il s’agit de robots et non d’avions de chasse, donc aucunes possibilités pour faire des loopings. Mais en retour la mobilité offre plus de souplesse. En plus du boost et de la possibilité de freiner, vous pourrez également vous déplacer dans toutes les directions. Et quand je dis toutes les directions c’est vraiment toutes, donc les demi-tours à la parisienne et les rase-mottes ne sont pas exclus ;-)

Le décor principal est celui de la ville de Oliver Port, donc à vous les joies du slalom entre les gratte-ciels et dans les rues escarpées. Viendront se joindre quelques tunnels, immeubles en construction, plates-formes maritimes et autres joyeusetés du genre. La ville étant balnéaire, certaines missions se passeront au-dessus de la mer ou à sa proximité, ce qui apportera de la variété dans les paysages. Ce qui ne gâchera rien, la ville étant immense (zones habitables, industrielles etc...).

La difficulté du jeu dépend de plusieurs paramètres dont le choix du mecha. Le premier peut sembler être le bon à chaque coup mais c’est trompeur. En effet son champ d’action et sa mobilité peut induire en erreur, il vaut mieux donc apprendre à tous bien les connaître et faire un choix plus judicieux. Un autre paramètre pour la difficulté est le fait de devoir suivre son adversaire. En effet tout va à très grande vitesse, et il n’hésitera pas à se faufiler entre les éléments (immeubles, pylônes etc...) et à effectuer des changements de direction très brusques. Heureusement, ceci est adouci par le fait que le chemin qu’il suit est défini selon un script, mis à part dans certaines missions. Malgré tout, les parcours sont de folie et c’est assez grisant, sans compter qu’ils sont de plus en plus hardcore et que les ennemis se défendent de mieux en mieux.

L’ordinateur de bord vous indiquera la direction de l’ennemi, une flèche bleue pour devant et rouge pour derrière, avec une indication sur sa position (à gauche, à droite, en-dessous ou au-dessus). Un lock automatique se chargera de vous aider pendant que vous viderez vos chargeurs sur votre adversaire, et l’ordinateur ajustera légèrement votre tir. Heureusement je dirais, car vu la vitesse du jeu et le parcours des courses-poursuites, cela s’avérerait beaucoup trop difficile de s’en charger pleinement. En plus de tout cela, le HUD vous indiquera la distance qui vous sépare de votre adversaire, votre vitesse, l’état de votre A.R.K. etc...

A noter que vous pouvez définir si les informations s’afficheront ou non, avec la possibilité de choisir entre 2 vues (les réglages étant différents entre les 2). La première vue est objective, c’est-à-dire que vous verrez derrière et légèrement au-dessus, et la seconde vue est dite subjective puisque vous verrez à travers les yeux du pilote. Un simple appui sur un des boutons de la manette (défini pour cet usage) vous fera passer directement (sans à-coups) de l’une à l’autre.

Quand la X-BOX va, tout va !

Ce qui surprend au départ c’est la qualité graphique qui est indéniablement au top. La modélisation de l’ensemble est plus qu’impressionnante. Il suffit de voir les cut-scenes, qui utilisent pour la quasi totalité le moteur du jeu, pour s’en convaincre. Les A.R.K. sont détaillés au possible avec la réflexion sur l’armure, les rayures et morceaux qui volent lors des impacts, les effets visuels sur le fuselage et en fonction des armes. Et en parlant d’effets, le jeu n’est pas avare en la matière : explosions, tirs, lasers, traînées, propulsions, gerbes d’eau, étincelles, reflets sur les décors et je dois en oublier. Le HUD est irréprochable, on voit la fenêtre pour les visios, les différentes informations et le tout de façon très lisible sans que cela gêne l’action. Quant aux décors, ils ne sont pas en reste, leur modélisation étant poussée à l’extrême. Les passages dans les rues sont tout particulièrement bluffants tellement ça fourmille de détails, et ce n’est pas les passages dans les structures métalliques qui viendront me contredire. Mention spéciale pour le ciel qui n’est pas une bête texture statique, mais plutôt un système de layer comme on peut le voir dans certains jeux comme Everquest. Par contre l’eau est bien faite mais son rendu est parfois un peu bizarre.

L’animation est du même niveau que les graphismes, fluide et très rapide. Même trop, peut-être. Et avec le LX-30 c’est encore plus rapide, à tel point que l’on ne fait pas du tout attention au décor mais plutôt au viseur et à essayer de garder l’ennemi locké tant bien que mal. Mais attention, ce n’est pas un reproche, c’est plutôt que l’on n’y est pas habitué. Il faudra donc un petit temps d’adaptation, et comme les missions vont de "trop facile" (les premières) à "difficile sans excès", cela devrait se faire en douceur. Les effets exploitent véritablement la X-BOX, leur animation ne dénotera donc pas avec leur rendu. Les mechas sont suffisamment bien animés pour ce que l’on peut en voir (on en profite essentiellement pendant les cinématiques). Le seul bémol, ou plutôt les 2 seuls, c’est que la débauche visuelle entraîne parfois un manque de visibilité et quelques rares ralentissements. Vous me direz que pour la vue, c’est normal, dans un véritable appareil, ce serait le cas aussi. Mais on n’est pas suffisamment guidé, et on est dans un jeu, cela pourrait donc en rebuter certains. Quant aux ralentissements, ils n’ont aucun impact sur le jeu, mais je tenais à le signaler.

Les musiques donnent plus dans l’électrique que l’électronique, ce qui confère à l’ambiance un bon côté funkie. Elles sont assez agréables dans l’ensemble, certaines plutôt prenantes et d’autres vite saoulantes. Les bruitages quant à eux sont excellents, et vu que la bande son est en 5.1, l’immersion est encore plus grande. Les combats y gagnent en intensité, renforcés par la voix de l’I.A. qui va vous signaler que vous êtes en piteux état ou que votre adversaire est à une distance trop importante par exemple. Du stress en perspective, non pas à cause du jeu mais plutôt vis-à-vis de l’intensité qui en ressort. Le rendu sonore n’est pas le même suivant que vous êtes en plaine, en plein milieu de la ville ou dans un tunnel. Comme pour Halo le 5.1 montre tout son potentiel ici, c’est plutôt fort de pouvoir repérer un ennemi juste par le son, vous ne pensez pas ?

Artbook :

Quelques chanceux se sont vu offrir un magnifique artbook avec le jeu, édition limitée et disponible que pour les réservations (mais pas pour toutes malheureusement). A l’intérieur de celui-ci, vous retrouverez de nombreuses illustrations détaillées sur les bâtiments et appareils que vous rencontrerez en cours de partie. Tout en couleur, avec une couverture cartonnée et du beau papier, voilà un bien bel ouvrage que je n’ai pas pu avoir (c’est trop inzuste...). Si quelqu’un l’a en sa possession, qu’il n’hésite pas à me contacter que je puisse en faire profiter tout le monde (voire même me le vendre ^__^).


Au final :

Il est sorti le 25 juillet dernier (2002) pour la modique somme de 6800 yens (environ 58,44 euros). Ce titre exploite pleinement le DD de la console, que ce soit pour sauvegarder ou pour y placer des données provisoires permettant ainsi de contourner les problèmes de mémoire et d’accès au DVD. Et comme il est clairement énoncé sur le site, dans les pubs ou dans la notice, le jeu est optimisé pour le Top Gun Fox2 FlightStick de Thrustmaster dont vous pouvez lire un article de ma part. Les vibrations sont bien gérées, ni trop présentes ni pas assez, et rajouteront un peu plus de crédibilité au système de jeu même s’il n’en a pas besoin.

Très imprégné par la SF, et les mechas, le jeu ne s’en montre pas moins avec une ambiance très occidentale, que ce soit par les musiques, l’ambiance, le scénario ou les voix qui sont en anglais (sous-titres en japonais). D’ailleurs ces voix sont plutôt de bonne qualité et m’ont satisfait, alors que j’avais un à-priori. Le système de jeu fait un peu penser à un simulateur de vol tout en étant très arcade, il s’agit d’un shoot tout de même, qui satisfera la majorité des joueurs.

Le jeu fait une belle démonstration des possibilités qu’offre la console, sans prendre le pas sur le plaisir qu’il se doit d’apporter. Il ne s’agit donc pas d’une démo technique comme l’est avant tout DOA 3. Son épine dorsale c’est la vitesse et la liberté d’action en 3D, mêlant habilement course et jeu d’action. Le fun est donc primordial, et il est bel et bien présent. Reste que après avoir goûté aux joies du stick (voir au-dessus) j’ai trouvé qu’à la manette le plaisir était nettement moins bon. Non pas qu’il ne soit pas bon, ATTENTION, mais plutôt que l’immersion et la prise en main en prennent un coup. La manette s’en sort très bien et le plaisir est là, mais la comparaison après coup est sans appel. Maintenant si vous ne voulez pas, ou ne pouvez pas, investir dans le manche ce n’est pas dramatique, le jeu reste très bon et vous en aurez pour votre argent. Le piège étant de l’essayer avant achat avec le stick si c’est pour y jouer à la manette après.

Quelques points seraient tout de même à « revoir » dans le cadre d’une suite, à commencer par un mode multijoueurs (au moins un VS) et un système de repérage de l’ennemi plus intuitif car en pleine action il est parfois difficile de le repérer. Si la difficulté est bien dosée, le jeu s’avère toutefois un peu court. Heureusement c’est rehaussé par les nombreuses choses à débloquer comme le mode expert (le free et le LX-30 se débloquant automatiquement à la fin), la galerie (mode expert) et les musiques (mode expert, minimum avec un classement SS). L’accès aux cut-scenes est débloqué en finissant le scénario, mais pour les avoir toutes il faut finir certaines missions avec certains A.R.K. Le fait que les voix et une partie des textes soient en anglais permettra à tout le monde de comprendre l’histoire et le jeu. Seuls les rapports ne seront pas compréhensibles, mais ils ne sont là que pour se sentir un peu plus au cœur de l’histoire.

Un essai transformé ici avec brio, le jeu offrant du grand spectacle, du fun et une bonne exploitation de la console. Je le conseille à tous, en particulier les fans d’action, même s’il souffre un peu de l’ombre de Tekki que j’attends avec impatience. Mais c’est estompé par les sensations qu’offre Murakumo et le fait qu’il s’adresse à un public légèrement différent.

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