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Dézonage

Freeloader

Le japonais pour tous

mardi 17 juin 2003, par Areyos Alektor

Le zonage, une vraie calamité pour le joueur passionné et un exemple parfait qu’il y a un réel manque de réflexion au niveau marketing dans le milieu du jeu vidéo.

Votre éditeur favori a annoncé la sortie d’une vraie tuerie, mais seulement pour diverses raisons celui-ci ne parviendra pas jusqu’à vous dans une version dite officielle. Damned ! Quelle est donc la solution ? Vous pendre ?

DATEL :

Cette société anglaise, qui fête ses 20 ans cette année, a fait de la triche sa spécialité. Pas n’importe quelle type de tricherie puisqu’il s’agit des jeux vidéos. Son fer de lance, l’Action Replay, existe sur la quasi-totalité des machines (GB à la XBOX, en passant par la Saturn, Playstation...). On compte aussi bon nombre de dézoneurs sous différentes formes comme des adaptateurs pour les consoles à cartouche ou ce qui nous intéresses tout particulièrement aujourd’hui les CD/DVD de boot. Toutefois leur activité ne s’arrête pas là, en effet ils proposent des services assez variés dans les différents domaines qui enveloppe un produit ludique (pressage de support, packaging, marketing ...). Il possède aussi leurs propres magazines (PSI2, Code Junkies et Play On) dédiés ... à la triche. Et preuve de leur grande forme, ils ont ouvert l’année dernière des bureaux aux USA (Clearwater, en Floride).

Tu zones ou tu zones pas ? :

A l’origine le découpage par zone est issu des localisations. Au tout début il ne s’agissait que d’une histoire de différence de norme télévisuelle. En France la norme de diffusion hertzienne est le SECAM, avec une tension de 220V et une fréquence de 50Hz. Norme totalement différente du NTSC-J, 110V et 60Hz du Japon, et venant compliquer les choses le PAL est devenu le standard européen. Pour ce faire il était nécessaire de modifier tout matériel en fonction du pays dans lequel il devait être vendu. A rajouter à cela l’apparition de localisation au niveau langue (et parfois culturel), ce qui à fortement pesé sur les coûts et à pousser les développeurs/éditeurs/fabricants à trouver une solution pour éviter la libre circulation des produits entre pays (auquel il faut rajouter le problème des taxes). D’où l’apparition de découpage par zone/région, problème qui n’en serait pas un si tout les produits étaient distribués, et en même temps, dans tout les pays. Si les choses se sont améliorés, il n’était pas rare de voir certains jeux/consoles/accessoires ne pas être distribués dans nos contrées ou avec des mois/années de retards. Et pour couronner-le tout les localisations n’étaient (et ne sont) pas toujours de bonne qualité. Entre le passage au 50Hz bâclé (apparition de bande noire en haut et en bas d’où une compression de l’image en verticale, animation ralentie ...), un doublage parfois bancal et une traduction hasardeuse, packaging saccagé..., les défauts ne manque pas et à évidemment fait hurler plus d’un passionné. La tentation de récupérer une version originale s’est imposée dans bien des têtes et des sociétés comme DATEL l’ont bien compris (un business est un business).

On peut distinguer 2 principaux types de zonages, soit par un BIOS totalement différent intégré au moment de la localisation, soit un jumper/switch/potentiomètre... qui fait changer d’état la machine. Dans certains cas il n’y a aucun problèmes de compatibilité, c’est le cas par exemple de machine comme la Megadrive (sauf avec les jeux purement 60Hz et nécessite toutefois une séance de limage ;) ), la 3DO, la GBA (donc SP, GB et GBC), les CD de la PC-Engine ou la NeoGeo (et CD) ... Pour les autres 3 principales solutions se sont présentées :
-  dans le cas de consoles à cartouches, un adaptateur faisant passer le jeu dans une zone différente de celle pour laquelle il était prévu initialement (par exemple avec la Super Nintendo, 2 jeux étaient mis en parallèle sur l’adaptateur dont l’un devait être de la même région que la machine).
-  dans le cas de support de type CD/DVD..., un système de swap un peu hasardeux (il faut charger un jeu de la même zone que la console, puis changer en cours de chargement avec jeu désiré) renforcé par l’apparition de soft dit de boot permettant de charger en mémoire au démarrage de la console tout ce qui est nécessaire pour passer outre le blocage de zone (par exemple le très connu Utopia pour la Dreamcast). Cette solution peut onéreuse ne fonctionne pas dans tout les cas et entraîne des manipulations pouvant endommager la machine si l’on n’y prête pas une grande attention.
-  dans tout les cas une modification de la machine est possible, si quelqu’un s’est penché sur le sujet. Sur Saturn par exemple il est possible d’utiliser un adaptateur, de rajouter des switchs (choix de la zone et de la fréquence, il est donc possible de forcer en 60Hz un jeu non prévu pour à l’origine mais ce n’est pas forcément très judicieux) ou de monter une « puce ». Cette dernière possibilité s’est imposée pour l’ensemble des machines, même si le BOOT reste une bonne alternative pour ceux qui ne veulent pas modifier leur machine (et donc perdre la garantie). Attention toutefois dans le cas de la XBOX où la pose d’une puce entraîne des petits soucis avec le LIVE puisque cela entraîne une modification du BIOS et donc une non-reconnaissance de celui-ci par le kit Internet, il donc nécessaire après de jongler entre BIOS d’origine et celui de la puce chose pouvant être fait par l’ajout d’un switch... Je ne rentrerais pas en détails pour le fonctionnement des puces puisque cela à plus attrait à du piratage (donc illégal) qu’à un simple dézonage (qui est lui aussi est illégal même s’il est toléré).

La liberté :

C’est aussi celle de pouvoir choisir, quoi de plus aberrant d’attendre un titre qui ne viendra jamais jusqu’à nous ? Si pour le cinéma on peut toujours trouver une salle qui passe le film inespéré et avoir bien souvent le choix entre VOST et VF ce n’est pas le cas pour notre passion. Ce genre d’accessoire est donc attendu comme le messie, et on ne pourra pas dire que le Freeloader ne se sera pas fait attendre. Heureusement pour nous, et pour lui, il s’avère pleinement efficace et convivial. ATTENTION toutefois, il existe 2 versions complémentaires : la 1.04 et la 1.06b. La différence tient dans un mouchoir mais peut vous causer des problèmes (et peut être que cela s’intensifiera avec le temps) puisque certains jeux passent mieux avec la V1.04 (non vérifié, mais il y a beaucoup de retour à ce sujet).

Les avantages de ce mini DVD de BOOT sont plus qu’évidents car il n’y a déjà aucunes modifications à faire sur la machine (ce qui le cas contraire vous ferais perdre la garantie, et vous ferais prendre le risque de rendre défectueux votre joujou). Ensuite le zonage disparu, vous pouvez donc mélanger aussi bien consoles que jeux quels que soit leur provenance. Autres détails à rajouter, il est compatible avec les jeux utilisant plusieurs mini DVD et avec le Q de Panasonic. Pour les jeux japonais il vous faudra une memory card dédié vu que le formatage n’est pas le même que pour l’Europe et les USA (qui pour eux 2 est identique).

Il faut savoir tout de même que DATEL propose aussi un Action Replay pour la Gamecube qui, s’il a le défaut de coûter plus chère, vous permet aussi de rentrer des codes pour modifier les jeux mais surtout de mettre à jour ledit accessoire (ce qui n’est le cas pour le Freeloader et vous obligera peut être à acheter d’autre(s) version(s)).

Utilisation :

La méthode la plus simple est encore de mettre le Freeloader avant le lancement de la console, puis de l’allumer. Une fois qu’il s’est chargé vous pouvez l’enlever et mettre votre jeu à la place. Vous avez aussi la possibilité d’utiliser uniquement son BOOT, en mettant le mini DVD dans la console quand vous avez le menu de celle-ci à l’écran puis une fois le logo du Freeloader à l’écran mettre le jeu (c’est donc le BOOT du Freeloader et non celui du jeu qui sera utilisé). Il reste une autre possibilité, qui d’après la notice permet de régler les problèmes, s’y a, d’affichages. N’en ayant pas eu je n’ai pas pu vérifier que se soit effectivement le cas (problèmes d’affichages, parce que la méthode elle fonctionne), voilà toutefois la démarche à suivre. Il faut utiliser la première méthode et appuyer sur le bouton Z quant il attend que vous le remplaciez par un jeu. 3 drapeaux vont apparaître à l’écran, il faut ensuite sélectionner le drapeau qui correspond à la zone du jeu à l’aide de GAUCHE/DROITE et du bouton A. Les jeux imports forcent l’affichage en 60Hz, faites donc attention à avoir un écran compatible. Personnellement je n’ai pas eu besoin d’utiliser autre chose que la première méthode et je n’ai remarqué aucuns disfonctionnements que se soit avec des jeux ou le GameBoy Player. Les 2 seuls points noirs à mes yeux sont l’obligations d’utiliser une carte mémoire supplémentaire pour les jeux japonais et le fait qu’il puisse y avoir des incompatibilités tôt ou tard.


Au final :

J’en suis totalement satisfait, outre son bas prix il s’avère simple d’emploi et vraiment efficace. Même si je ne possède pas énormément de titres import pour la Gamecube je n’ai eu aucunes mauvaises surprises. Les différentes façons de booter devrait de toutes façons permettre de s’en sortir dans tout les cas. Toutefois Nintendo ayant renforcé sa lutte contre l’import (après le piratage), outre la réduction de la circulation de softwares et matériels de la marque il faudra s’attendre à ce que certains titres soient protégés contre ce type de passe droit. Il est donc fortement conseillé pour les fans d’imports et ceux qui veulent pouvoir jouer avec les titres non distribués en Europe (voir dans certains pays), en n’ayant bien conscience que des nouvelles versions peuvent sortir ce qui veut dire un nouvel achat.

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