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Chikara

Naruto : Konoha Ninpouchou

Yûjô

jeudi 15 avril 2004, par Areyos Alektor

Comme dans le cadre de Gundam Seed sorti peu avant celui là, il est la première adaptation de la licence en jeu vidéo. S’il s’avère plus original, mais n’intéressera qu’un public de fans au premier abord, il s’agit avant tout d’un titre convaincant qui passionnera les possesseurs de la petite portable si japonaise dans l’âme.

Le manga à l’origine du dessin animé et des différents jeux vidéos qui affluent depuis maintenant un peu plus d’1 an est une œuvre de Masashi Kishimoto édité à l’origine par Shonen Weekly Jump depuis 1999. Pour les pays francophones il faudra se tourner vers l’éditeur Kana, qui propose pour l’instant les 10 premiers volumes (il y en a 23 de disponibles, mais ce n’est pas finit).

Le dessin animé est une réalisation du studio Pierrot (Urusei Yatsura, Kimagure Orange Road, Yûyû Hakusho - PC Engine ou 3DO, Fushigi Yûgi, Saiyuki Reload ...), diffusé depuis 2002 sur TV Tokyo - 79 épisodes pour l’instant.


C’est d’ailleurs celui-ci qui est repris comme base pour le jeu. Il y a donc des changements qui pourraient surprendre ceux qui ne connaissent que le manga.


  • L’histoire :

Il existait jadis un démon-renard à neuf queues. Celles-ci étaient si puissantes qu’un simple battement de l’une d’entre elles, faisait s’écrouler les montagnes et soulevait des raz-de-marée. Accablés par ce monstre, les hommes réunirent une troupe de ninjas. L’un d’entre eux, particulièrement vaillant, parvint à neutraliser la bête. Mais ... son exploit lui coûta la vie. Ce valeureux ninja était le quatrième maître Hokage.


L’histoire commence dans le village caché de Konona, où vit Naruto le pire des garnements de l’académie des ninjas ! Son passe-temps favori est de faire les quatre-cents coups ! Et pourtant, un grand mystère plane autour de ce garçon ...

Pour ceux qui voudrait en savoir plus je vous indique 2 liens :

- NarutoFan

- The Way of Naruto

  • Les personnages :

Izuka

Kakashi Hatake

Le troisième maitre Hokage

Naruto Uzumaki

Sakura Haruno

Sasuke Uchiwa

  • Système :

Outre le système de combat ce qui est intéressant ici c’est la façon dont le jeu va progresser. S’il suit scrupuleusement le scénario il laisse malgré tout une petite marge de manœuvre (en fait non une grande quant on y réfléchit). Vous contrôlez les 3 héros de l’histoire (Naruto, Sakura et Sasuke), avec pour chacun d’entre eux une feuille de personnage. Différentes capacités sont prises en compte comme dans un véritable RPG avec la possibilité de monter en niveau. Il y a aussi différentes techniques de combat à découvrir, en fait plus vous avancerez et plus le jeu montrera sa richesse. Cela va donc de pair avec l’évolution de l’histoire donnant un bon cachet à l’intérêt. Mais il faut évidemment dépasser le prologue, et accrocher à l’interactivité qui ne satisfera pas forcément tout le monde. Le jeu réserve tout de même quelques bonnes surprises mais je préfère ne rien dire (enfin si un petit peu : vous ne contrôlerez pas que Naruto, histoires parallèles, mini jeux ...), je ne veux pas gâcher le plaisir de ceux qui se lanceront dans l’aventure.

Les déplacements ne sont pas à proprement parler comme cela peut être le cas dans un véritable RPG où vous traversez donjons, villages etc ... L’essentiel des scènes sont confinés à la taille de l’écran ou presque, il y a quand même quelques scrolls car vous dirigez néanmoins un personnage et qu’il y a des extérieurs. Il y a évidemment par moment un scrolling pour donner de l’ampleur aux décors et un effet de panoramique aux scènes. Pour ce qui est des déplacements le jeu est totalement linéaire, il se rapproche plus d’un digico que d’un RPG pour la phase « aventure ». On fait avancer les dialogues, on choisit là où on veut aller ... Quand vous êtes dans une pièce il y a une ou plusieurs directions qui sont symbolisées par des flèches, il suffit de se placer dessus et d’appuyer sur le bouton d’action pour changer de salle ou d’endroit. Sur la carte les lieux accessibles (certains se débloqueront en cours de route) sont représentés par des points jaunes. Celui qui clignote indique le futur lieu du prochain passage important du jeu.

Il y a quelques items mais cela tient plus du déroulement de l’histoire que d’une gestion d’équipement. Il est possible de sauvegarder grâce à une mémoire interne, 2 emplacements sont proposés avec prise en compte du temps de jeu et la possibilité d’étendre directement la console à partir du menu dédié.

Malgré la relative simplicité de la partie aventure, le fait de diriger un personnage et la façon dont les différentes étapes du scénario sont adaptées au moteur du jeu offre une bonne richesse surtout que certains points ont été ajoutés (ils ne sont donc pas obligatoires). Le fait de partir à la quête aux Shirushi en parallèle de l’évolution de l’histoire finira d’être complété par les choix offerts en cours de route. Si ces choix ne changent rien de fondamental (quoique ...) ils sont tout de même les bienvenues.

Le système de combat est relativement simple, il ne faut pas s’attendre à une tendance tentaculaire de choix qui partent dans tout les sens. Soit vous êtes attaquant, soit vous êtes attaqué. Dans les 2 cas tout fonctionne de la même manière, à savoir le choix d’un ou de sceau(x). Car c’est là, en plus de l’évolution des personnages, que se situe le coeur des combats : les signes. Chacun représente une particularité, en fonction de la situation il permettra de faire telle ou telle action. Certains sont disponibles en attaque ou en défense, d’autres uniquement dans un sens. Ce qui étend la richesse de ce système c’est la possibilité d’en mixer deux, voir trois, pour obtenir une technique évoluée (quand c’est possible).

En attaque on retrouve la possibilité de paralyser, d’atténuer les capacités de son (ou ses) adversaire(s), de donner un coup à l’aide d’une technique (Gen, Nin ...), .... On y retrouve donc la possibilité de se cloner, le sexy no jutsu ... La particularité des clones est d’avoir une réelle existence, on va donc les employer comme un véritable personnage qui utilise donc les mêmes caractéristiques que l’original mais aussi la même barre d’énergie. Attention donc car si le clone se fait frapper, il disparaît et c’est le personnage principal qui perd de la vie. En défense nous est proposé tout autant de technique comme l’esquive, la substitution, ...

Les affrontements sont en tour par tour, défini par la rapidité de chaque protagoniste. A gauche il y a les gentils et à droite les méchants, je parle évidemment des ronds situés en haut qui représentent les personnages. S’il y en a 2 à gauche et 4 à droite cela veut dire du 2 contre 4, et que vous êtes dans la mouise sauf si vos personnages sont puissants. Evidemment ce n’est pas présent ici uniquement pour indiquer le nombre de combattants (les clones sont pris en compte) mais aussi parce que vous pouvez sélectionner celui que vous voulez affronter pendant votre tour (ce qui a une influence sur le résultat). Lors des scenettes qui représentent les actions en cours, les héros sont devant (de dos) tandis que les vilains sont en fasse (de face ... ;-) ).

Lors de l’utilisation de techniques des petites animations viendront égayer l’affichage, rien de bien inhabituel mais on notera surtout la présence d’artworks et d’effets pour les grosses techniques ce qui donnent un aspect e-manga très prononcé. Les Sceaux qui peuvent être employé sont indiqués dans une fenêtre située en bas à gauche de l’écran (dans la grande fenêtre du bas qui contient toutes les informations), il y a 5 emplacements. Lorsqu’ils sont en noir c’est qu’ils sont sélectionnables, alors qu’en gris foncé ils ne peuvent être employés. Quant un signe est déjà sélectionné, et qu’il y en a au moins un qui soit encore en noir c’est que vous pouvez mixer les 2, ou plus, pour utiliser une grosse technique. Le Sceau sélectionné est indiqué en rouge. Un petit curseur peut être déplacé vers la droite ou la gauche pour établir la sélection. La petite fenêtre en bas à droite indique les informations concernent le signe sur lequel se trouve le curseur. La barre au milieu de l’écran indique le nom du personnage, la barre d’énergie et le chakra.

Un mode deux joueurs est présent, il ne s’agit pas d’un mode coopératif qui aurait été dur à intégrer et peu intéressant, mais d’un versus. Chaque joueur à un ninja (bleu ou rouge) et affronte l’autre utilisateur par le biais du système de combat, chacun sur sa machine. Comme d’habitude avec la Swan il faut 2 cartouches du jeu pour en bénéficier. Ce n’est pas le grand luxe mais cela reste tout de même une option intéressante.

Je n’ai pas la prétention de faire un tut sur le japonais ou d’expliquer un quelconque fonctionnement, seulement les signes sont en Kanji et là pas de magie possible pour en comprendre le sens comme la lecture du manga, ou autre. Je vais donc vous indiquer une liste de signes courant utilisés, ce qui vous permettra peut être de vous y retrouver :

-   : shirushi que l’on peut traduire par sceau ou signe.

-   : hi qui représente le feu.

-   : KYÕ ou KYÕKA qui signifie être fort/puissant ou renforcement.

-   : kaminari ou RAI qui signifie tonnerre, foudre.

-   : kazu ou SUU qui signifie chiffre, nombre.

-   : BUN ou BU qui signifie partie, division, fraction.

-   : là c’est directement du chinois, ça se symbolise par coup de pied.

-   : tsuka qui signifie fatigue.

-   : ka ou HEN qui signifie changer, se transformer.

-   : en utilisant ces 3 signes vous obtenez la technique du harem de Naruto, c’est donc un exemple du mixage des Sceaux.

  • Réalisation :

Graphiquement le jeu est très fidèle au design original, on se retrouve devant de jolis visuels parsemés de nombreux détails et couleurs. Malgré la faible résolution que l’on peut trouver sur les consoles portables l’ensemble fait montre d’une bonne finesse que se soit pendant les phases de combats, de dialogues ou les déplacements. Il y a quelques effets qui viennent parfaire le tout. Même si l’ensemble s’avère assez classique dans sa globalité on ne sera pas déçu par le portage esthétique. Par exemple les artworks sont superbes, un vrai régal pour les yeux. Vous apprécieriez sûrement de retrouver les mimiques, en particulier celles de Naruto, des personnages en gros plan.

L’animation n’est pas extraordinaire, si les scrollings sont fluides ils sont peu présents, et servent avant tout pour donner une impression de mouvement (par exemple dans les combats). Les personnages sont bien animés pour ce qui est des représentations en SD, par contre les gros plans sont statiques avec juste des changements d’expressions. Pendant les combats il s’agit plutôt d’effets et de changements de poses que des enchaînements d’animations comme c’est le cas dans les Golden Sun. Le jeu utilise surtout des calques pour superposer les éléments comme le fond d’écran, les fenêtres de dialogues, les gros plans, le nom du lieu ... Ce n’est pas désagréable, et c’est surtout bien lisible, mais ça n’exploite pas véritablement les capacités de la machine. Néanmoins les nombreuses petites animations accolées à celles des personnages sont bien attrayantes.

Les musiques exploitent bien le rendu de la machine dans le but de retrouver l’ambiance sonore de l’anime. On retrouve ainsi différents morceaux du talentueux Toshiro Masuda (Ai yori Aoshi - Enishi, Mahoromatic, Di Gi Charat Nyo ...) que la console s’efforce de rendre au mieux. Les bruitages sont corrects et variés mais ne présentent rien de particuliers, si ce n’est qu’ils servent bien les différents évènements du jeu. Il n’y a rien de spécial à dire ici si ce n’est que c’est correct mais qu’une touche de son digital aurait été la bienvenue (raaaah, je n’ose pas imaginer une version sur cartouche de 256 Mbits qui samplerait directement la BO :’-)) ).

La prise en main est simple vu le système de jeu, seul les combats demandent un minimum de compréhension mais ne poseront pas de véritables problèmes. Les phases de dialogues et d’exploration sont simplifiées à l’extrême, ce qui change donc par rapport à un digico c’est la représentation en vue aérienne comme dans n’importe quel RPG. L’utilisation de ce type de vue avait fait en grande partie la richesse de Private Eye Doll sur PC Engine, mais c’est ici moins poussé. Les combats sont intéressant et viennent bien confirmer le fait de se retrouver devant un e-manga interactif, jouissant d’un système plutôt riche pour le genre. Le fait que le jeu soit en japonais n’est pas plus gênant que ça pour ceux qui ne parlent pas cette langue, en effet il suffit de connaître le dessin animé (où le manga) pour comprendre la quasi-totalité du jeu. Néanmoins pendant les combats il faudra faire l’effort au moins de repérer l’utilité des Sceaux sous peine de jouer à l’aveuglette.


S’il ne se présente pas comme l’ultime jeu de la console il montre encore une fois que Bandai cherche à fournir sa portable avec des titres de qualité, adaptés de ses nombreuses licences à succès. Du point de vue technique le jeu se montre à la hauteur de la console même si on pouvait espérer un ensemble un peu moins statique, notamment lors des combats. Le système quant à lui s’avère agréable et suffisamment riche pour ne pas lasser le joueur, il fait indéniablement penser au Dragon Ball Z - Idainaru Goku Densetsu de la PC Engine. Les combats sont moins impressionnants mais le petit coté aventure le rend plus homogène. Le dessin animé est parfaitement respecté aussi bien au niveau du scénario que du design et ambiance. Un jeu que je conseille vivement aux fans, malgré les quelques petites bourdes comme le coup des toilettes. Quant aux autres il est à voir par curiosité, sait-on jamais ;-)

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